Taoïsme

Le taoïsme (chinois: 道教, pinyin: dàojiào, « enseignement de la voie ») est parmi le confucianisme et le bouddhisme, l'une des trois sagesse (ou trois enseignement) de la chine. Le bouddhisme étant importé d'Inde, le confucianisme et le taoïsme sont plus spécifiquement chinois. Le confucianisme est la doctrine des lettrés, et du rite institutionnel correctement accompli. C'est une doctrine sociale plus qu'une spiritualité. L'enseignement du Tao se positionne à l'encontre de ce dernier comme un dépassement du ritualisme, dans la quête d'une vertu primordiale à la fois métaphysique et harmonie naturelle toujours de l'ordre de l'indicible.

Autour de ce signifiant énigmatique : le Tao, et d'un corpus philosophique, et poétique ouvert à de nombreuses interprétation : initialement le Tao Te King de Lao Tseu et l'oeuvre de Tchang Tseu, on peut dire qu'est venu s'assimilé toute la spiritualité traditionnelle, animiste, alchimique et divinatoire de la Chine. De sorte que l'enseignement du Tao, que l'on aurait pu réduire à une simple philosophie, se retrouve structuré comme une véritable religion, ayant une doctrine, une spiritualité, une pratique.

Si l'on veut caractériser le Tao, on peut étudier deux singularités : La première sera le contenu de la philosophie du Tao. Étant bel et bien une doctrine vitaliste, elle préconise la vertu du non-agir. La seconde : cette particularité dans l'univers chinois, que tout ce qui dans d'autre pays ressort du domaine de l'occulte, de la transmission cachée : alchimie, divination, chamanisme, etc.. . est ici lié à l'écrit, et depuis la plus haute antiquité, et les fondations même de cette écriture, puisqu'on retrouve une part de sa genèse dans la divination sur les os de tortue. Par exemple nous savons qu'il exista une divination runique, mais rien ne nous est transmis d'elle sinon des spéculations faites au XIXe siècle, et nous nous perdons en conjecture sur le contenu des religions celtes, parce que les druides dédaignaient toute transmission écrite. A l'inverse, le Yi King (Le livre des transformations), recueil d'interprétation de tirages divinatoires, dont les commentaires sont attribués à Confucius, faisait parti des six classiques, dont la connaissance était obligatoire pour qui voulait devenir fonctionnaire.

Ainsi, avec le temps, les disciplines qui émergent de l'alchimie corporelle du Tao, se fondent sur un corpus homogène et enseignable. Ainsi la médecine traditionnelle chinoise, et en particulier l'acupuncture, basée sur la notion du ki, énergie vitale, bien que son principe de développement soit très différent de la méthodologie expérimentale scientifique, constitue un savoir écrit. Le Taoïsme est un ésotérisme écrit, ce qui semble être une antinomie, pour un occidental.

Raphaël Urbain le 03 mai 2016